Play with me - V.Richeux
On parlait de ça, des
jeux dans les clubs. De qui y avaient été ou pas. Ce que chacun y
avait trouvé ou pas... J'essayais de me souvenir comment c'était
venu pour moi. Pas de moi ! Comme d'habitude c'est pas d'ma
fauuuute :D Non mais ce n'est pas dans mon caractère. J'ai un
coté rêveur et attentif de sainte (tous le monde vous le dira). Je
suis une réactive. Je ne lance pas l'occasion. Je la saisis, me
met à courir à toute blinde, l'occasion coincée sous le bras, et
je marque l'essai.
Oui alors, revenons à
nos moutonssssssssss... C'est lui qui m'en a parlé - Un jour, je
vais t'emmener chez C&C pas C&A ne pas confondre c'est
pour ne pas faire trop de pub non plus, qu'on s'y retrouve tous, et
puis il n'ont pas d'Irish, mais des fraises Tagada - Un jour je
vais t'y emmener, tu recevras une fessée devant tout le monde... -
J'ai une manière assez particulière de signifier mes accords
affolés, je fais semblant de ne rien avoir entendu. Et puis parolééé
parolééé parolééé...J'imaginais des caves voûtées avec des gens
déshabillés de chaînes, une sorte de grands silence et sur moi un
regard "c'est pas pour toi arrache-toi d'là, t'es pas
d'ma bande" Bref, ça faisait bien le yoyo entre ma tête et mon
estomac. Et puis un jour alors qu'il venait de m'en coller une pour
changer, il s'est levé et m'a dit - c'est aujourd'hui dimaaaaanche
c'est la fête à ma tanteuuu !
- C'est aujourd'hui
!
- Quoi aujourd'hui ?
- Aujourd'hui, je t'y
emmène.
- Oh non...
- Oh SI !
Oui, j'y suis retournée mais pas trop
souvent pour garder cette émotion d'y entrer. Peut être deux fois
par ans et toujours avec lui. Si un jour l'envie revient trop forte,
il est possible que je descende seule l'escalier de la cave pour le
vivre encore différemment... Peut être, si j'ose imaginer en
ressortir non accompagnée et reprendre pied sans me perdre ... ce que je ne suis jamais arrivée a faire sans un câlin de compêt !
J'ai écrit une brève de
cette première fois que je te colle ici si tu ne l'as pas lue
ailleurs.
Souterrains
de soi, sauvage
(Brève d’Ellie – 13)
La porte est
discrète, voûtée, en bois, avec son judas grillagée. Elle vous
dit - Ce n’est pas ici ! Ce n’est pas moi ! Mais sur le mur, en
haut à droite, caché par la descente d’eaux pluviales, le macaron
de licence la dénonce.
Il sonne, on
ouvre. Vous entrez et descendez le petit escalier rugueux. Dans la
cave parisienne, en chair, vous y êtes. Vous vous approchez du
goûter ‘bonbons biscuits et chocolat’ vous buvez du soda. Il se
redresse et vous bouscule-bascule en demandant s’il peut vous
fesser, ici, devant le monde !...Plus tard, il vous entraîne dans
d’autres colimaçons…
Sur la croix de st André,
les attaches de cuir serrées sur leur dernier œillet sont trop
lâches. Vous glissez vos poignets dans les bracelets et cramponnez
la barre du haut, le nez dans le bois. Les yeux contractés, vous
entendez le froissement des vêtements des visiteurs. Lui se glisse
derrière vous, met la jupe à terre et d’un coup vous dépiaute de
vos collants de votre culotte. La chemise remontée haute sur les
reins, il vous fouette de sa cravache, il vous claque de la main,
pendant que l’afflux de vos sensations vous fait cambrer, tend la
poitrine et renverse votre visage. Les mains crispées desquelles
toutes vos vibrations s’échappent pour aller nourrir de leur sève,
la croix…
Il vous tient serrée et quand il arrête,
vos deux respirations haletantes s’unissent. Vous le savez, vous le
sentez, indiscutablement vous êtes en offrande. Pendant que votre
cœur bas lourd que votre respiration vous échappe, vous leur
montrez à tout ces autres qui valident de leurs regards, la réalité
de votre position, de vos émotions, que vous faites parti des leurs.
Rarement vous n’avez ressenti, aussi fortement, l’impression
apaisante d’être à votre place.
Sous les
compliments des beaux messieurs, il vous emporte rapidement loin du
lieu de vos ivresses qui ne demandent qu’à s’amplifier. Mais lui
vous guide, vous protège de votre ‘prêt à tout’,
du ‘très loin’, du ‘trop loin’, s’il l’avait voulu, sur
le grand lit de la grotte sombre…
Il faudra vous
souvenir, malgré l’impression de rêve fou qui vous fait flotter
les jours suivants, de votre profonde joie, de votre fierté à ce
moment là. Ne les reniez pas, elles font parties de vous, maintenant.
Septembre 2011